delagare & cie gare au théâtre

auteurs des éditions de la gare - initiale M

desheng ma

desheng ma

AUTOPORTRAIT (Novembre 2003)
J’aime regarder les nuages. Ils bougent, disparaissent et reviennent avec fantaisie. J’aime les cafés pour regarder les gens qui passent avec leurs différences. Ils passent comme le souffle du vent. C’est là que je puise mes idées : chez les gens, dans le ciel. Si tu aimes les gens, tu aimes la vie et tu peux vivre un grand amour. Parfois rien ne m’arrive. Je peux aussi ne pas toujours gagner. Si je me trompe, je refais, je n’ai pas d’autre choix. Aujourd’hui, les gens sont très compliqués. La tête est trop haute et le cœur trop bas. Mais la vie n’est pas ainsi : haut c’est aussi bas et bas c’est aussi haut ! Je suis peintre et poète parce que c’est ma vie de petit monsieur. Ce travail, l’art, est pour moi aussi nécessaire que l’air. Sinon, je suis mort.

jean-daniel magnin

jean-daniel magnin

AUTOPORTRAIT dans un wagon-restaurant (Mai 2007)
J’adore écrire dans les wagons-restaurants. Les vrais. Comme on en trouve encore en Europe centrale. Nous étions ce jour de mai tous en train d’écrire dans le restaurant de Gare au Théâtre, verrouillés dans un « Bokal de printemps » qui fleurait le paprika. Chacun à sa table. Orienté dans une direction différente. Chacun enfermé sur les rails de son récit. En provenance de Sofia, Hristo grimpait à toute vapeur vers Paris. Sonia était dans l’express de Belgrade. Saviana et Matéi dévalaient les viaducs de Transylvanie. Jovan arrivait de Cologne. Et moi à bord d’un RER C trois étoiles… Lorsque, erreur d’aiguillage sur je ne sais quel nœud ferroviaire de la Mitteleuropa, tous nos trains se sont télescopés de plein fouet. À hauteur du wagon-restaurant. Et comme nous étions en train d’écrire ”“ ce qui adoucit le tempérament ”“ aucune panique n’a été signalée. Juste le crissement de nos plumes. Ou la mitraille douce des touches d’ordinateur. Autre chose : dans la collision, j’ai eu la joie de me retrouver propulsé à la table d’une sacrée fourchette, Dmytro, un metteur en scène parti le matin de Kiev, et d’une pléiade d’acteurs venus des quatre coins du monde.

jérôme mai

jérôme mai

christian malaurie

christian malaurie

marcos malavia

marcos malavia

luc malghem

luc malghem

Belgique
AUTOPORTRAIT (Novembre 2006)
Quand il ne dort pas, ou qu’il ne regarde pas le monde en se grattant la tête, Luc Malghem s’efforce de raconter des histoires, qu’il avoue pomper sans vergogne dans la réalité la plus absurde - s’il était né ailleurs, pas très loin mais ailleurs, peut-être occuperait-il ses soirées à des activités moins licites, voire franchement séditieuses. Mais là, non, il écrit et s’efforce de vivre. Tout simplement. - L’envie, peut-être, de me dresser contre toute forme de certitude. De raconter des histoires pour poser des questions. Pas pour imposer des réponses. Les méchants vraiment méchants, je n’y crois pas. - Est-il vrai que, vous les Belges, vous nappez vos frites de chocolat ? - Non, ça ce sont les Américains. Bref. Chacun promène sa part de vérité, et la mise en histoire permet précisément de planter ça : la terrible relativité des points de vue. - Le contraire de l’idée de Dieu, en somme ? - Désolé, je ne connais pas ce monsieur ...

sabine mallet

sabine mallet

AUTOPORTRAIT (Septembre 2018)

Si j’étais...

Si j’étais un animal, je serais une tortue, pas seulement pour hiberner.

Si j’étais un lieu, ce serait une chambre à soi, ouverte sur l’horizon infini.

Si j’étais une musique, elle serait de nuit et de coeur.

Si j’étais un défaut, je serais misanthrope. Une qualité ? Je tâcherais d’adoucir mon défaut.

Si j’étais un objet, je serais une plume, d’oie, pas forcément bien taillée. Une fleur ? Une bruyère, enracinée sur la terre cévenole. Une couleur, peut-être le bleu, le blues et bla-bla-bla.

Et si j’étais un portrait chinois... je serais quelqu’un d’autre, ça oui.

philippe malone

philippe malone

AUTOPORTRAIT (Juin 2002)
1968 - Mise au monde à l’hôpital Sainte-Anne (Toulon - 83) 1972 - S’ébouillante les yeux en regardant cuire un œuf dans une casserole 1973 - Décide de ne plus se laver qu’à l’eau froide 1975 - En rupture avec le système, il décide de tout plaquer pour parcourir le vaste monde 1976 - 1986 - Parcourt le vaste monde : Boulazac (24), Périgueux (24), stade municipal de Coulounieix”“Chamiers (24), salle des fêtes de Sarliac-sur-l’Isle (24) 1987 - Entame des études 1989 - Termine l’entame 1990 - Colon en Afrique Noire (échec) 1991 - Décide d’écrire mais s’endort après chaque tentative 1992 - 1997 - S’endort pour de bon 1998 - Réveil pâteux, langue sèche, barbe 1998 - 2002 - Écrit quatre pièces, des nouvelles, des monologues : siestes fréquentes Travaille aussi Juin 2002 ”“ Reprise en main lors d’un stage "energysing " (Gérard Lépinois, formateur) Dort peu (cela semble marcher) 2002 ”“ 2024 - Continue malgré les courbatures, à écrire.

stéphanie marchais

stéphanie marchais

AUTOPORTRAIT (Novembre 2004)
Otto (joli petit prénom court comme un son peut être bref) du grec : soi-même, Porc : autre nom désignant le cochon, et Trait parce qu’il faut bien un crayon, à l’origine de tout, pour lier les choses entre elles, créer des points, des traits d’union entre nous tous, auteurs ou pas, des poignées de main pour faire un monde et quelques parenthèses, enchantées si possible, et vivantes, tant qu’à faire. Je me revendique donc de l’animal, chavirée par ses instincts et ses gourmandises, désirante de belles rencontres, agitée du bocal, groin au vent, béret rouge... En gros, sans faire injure à la jolie bête rose : soyons audacieux, remuants, coquins... cochons.

patrick marega

patrick marega

Italie
AUTOPORTRAIT ( Juillet 2001)
« Bocal » comme conteneur un peu trash. Ou grand verre de bière. Quelquefois, une femme enlaidie par les kilos et le manque d’amour... Dans le dialecte de ma ville natale, « Bocal » se traduit par ces trois choses. L’agitateur m’offre ici l’occasion de vivre les trois situations ensemble. Lire mon texte-conteneur à une grosse femme buvant de la bière. Je viens d’Itali­e. Souvent en voyage. Aussi, dans des contextes où les enfants ne se déclarent pas et ont un prix et une fonction. En mars dernier je suis parti avec l’Espace d’un instant de Paris et quarante clandestinés pour chroniquer via Internet l’aventure humaine et culturelle des Petits Petits en Europe Orientale. Prochaine étape, un carnet de voyage (en chantier, images rêves signor Saint-Rémy) recueillant nos rencontres dans des pays « derrière le coin » dont on connaît souvent le nom mais pas le prénom.

jean-jacques marimbert

jean-jacques marimbert

AUTO-BIO BOCALIENNE (Juin 2000)
À peine sortis, thème et contrainte, du chapeau, v’là la vieille à la fourche qui s’pointe et m’dit : « Auteur, petit, la parole, tu m’la donnes ou j’te plante, pigé ? » Que dire ? J’étais prêt à tout, mais là, livide, je revoyais son lit grinçant, ses lèvres édentées, son corps pétri par le temps. Non ! Laisse-moi tranquille, tu as déjà eu la parole, place aux jeunes, y a queue ! Mais baste, j’ai renoncé. Faut dire que les pointes m’entraient dans les côtes, déjà, et moi, martyr, c’est pas mon truc (quoique… en voyant la vieille, les yeux pétillants, jouissant de mon désarroi, je me suis posé la question, enfin, je ne suis pas là pour parler de moi, ouf !). Les personnages nous tiennent, les plus anciens s’accrochent aux rideaux. Alors je me lance, je sors mon petit cahier tout propre, mon petit stylo tout plein, mon petit ordinateur tout clean et je m’y mets. Enfin, c’est vite dit, plutôt elle s’y colle, elle, toujours elle, parce que question délire elle se pose là ! Elle explore à nouveau l’insondable, comme si une fois n’avait pas suffi ! Nom de Dieu, il est mort ce gamin j’te dis, fiche-lui la paix ! Tu n’en as pas marre de ressasser ? Tu rumines la vieille, tu t’enfonces, tu vas finir par te piquer au jeu et là, plouf, la grande bascule de l’autre côté du miroir ! Et pour le retour tu pourras toujours venir me chercher, m’implorer à genoux (tu mériterais que je fasse un texte rien que sur tes genoux, pour la peine !), te lamenter, me menacer avec ta fourche de théâtre, bernique !… Mais rien à faire, elle se vautre dans son ventre bouché, sa tête en feu, son amour frustré, son délire d’abstinence. Mille excuses, on ne maîtrise pas tout, loin de là. J’ai fait ce que j’ai pu. Reprenons : délire = hors du sillon, lira, sillon, O.K. C’était un argument, j’avoue, parce que les sillons la vieille, dans sa campagne paumée, elle en connaissait un rayon. Bon, j’accepte. Délire de mai, abstinence. Ça va, ça va, j’essaie de comprendre, ne t’énerve pas ! Vas-y puisque tu es si forte, dis-leur toi, ce que c’est qu’un délire d’abstinence, toi que personne n’écoute jamais, profites-en bien, c’est la dernière fois, tu entends ? La dernière fois. Tu m’y reprendras plus, avec tes amours champêtres où tu t’empêtres (parfaitement, jouer sur les mots j’ai droit, même le droit de t’envoyer paître, et alors, un peu de liberté que diable, même facile, toi bien sûr tu vis un drame, que dis-je, une tragédie, et moi dans l’histoire, je n’aurais droit à rien ? Tiens, je préfère me taire, à force…) Non, j’exagère, je t’aime la vieille, tu le sais bien. D’accord, tu y vas un peu fort, mais après tout, c’est pas tous les jours qu’on peut remplir un bocal, y faire couler sa vie comme vin nouveau, donner à boire à des vrais gens qui vont se coltiner nos mots. Allez viens, on va faire un petit bout de chemin ensemble, ça nous rappellera le bon temps, l’époque où tu m’empêchais de dormir, la vache, tu te souviens ? Oh ! Bien sûr, toi, dormir, tu t’en fiches. Mais moi, tu pourrais pas me lâcher un peu, des fois ? Des personnages, j’en ai croisé d’autres. Lucien M. (dans La Vie sera un sourire du ciel clément), Simon (dans le 13, quai de la Pécheresse, 69000 Lyon) ou Camille, le petit sourd (dans le 13, rue Carençà, 31000 Toulouse). Et puis ce gamin à Tanger en 1961, sur le port, tu te souviens ? (Départ). S’ils faisaient tous comme toi, la vieille, je ne m’en sortirais pas… Heureusement, il y en a d’autres qui poussent. Ouf ! Merci le bocal ! Je mets un bouchon, comme pour le génie de la lampe, prise au piège ! Et ne compte pas sur moi pour l’enlever ! Tu peux toujours attendre Aladin, qui sait...

aline martin

aline martin

christophe martin

christophe martin

« Après une enfance et une adolescence paisibles près d’Alençon en Normandie, des études laborieuses d’économie et de droit à Caen où je découvre le théâtre, des études plus enjouées de théâtre à Paris où je m’installe, je suis tour à tour éducateur sportif, agent hospitalier, pion, journaliste, objecteur de conscience, libraire, caissier, manutentionnaire, agent administratif, enseignant, enquêteur, rédacteur, metteur en scène, documentaliste... Depuis, je consacre une grande partie de mon temps à l’écriture de pièces de théâtre (une vingtaine à ce jour), de nouvelles et à l’animation d’ateliers d’écriture. Dans la plupart de mes textes, fruit de collaborations avec des artistes et de rencontres avec la population, je donne la parole aux plus démunis, à ceux qu’on n’entend pas dans les médias, afin d’essayer de faire surgir avec humour et acuité les malaises de la société. »
Christophe Martin

lise martin

lise martin

France

AUTOPORTRAIT (bocal agité #39, 2017)

Je suis poisson. Donc quand on m’invite dans un bocal, agité de surcroît, j’aurais plutôt tendance à fuir. Je suis un poisson solitaire.

Écrire devant les autres est un exercice difficile.

La peur de ne pas produire, la peur de ne pas y arriver, la peur du regard des autres. La peur du hameçon. Tous ceux qui m’entouraient étaient légers, souriants, enthousiastes. Cette apparente convivialité m’a rassurée. Les contraintes m’ont séduite, elles m’ont tenue.

Et puis il y eut l’errance dans la ville, l’épopée citadine où se sont entremêlés des sentiments contradictoires ; sourires, peines, joies. Un vivier de situations romanesques.

Écrire vite. Voilà encore une exigence qui aurait tendance à me tétaniser les écailles.

Une fois toutes ces barrières tombées, ces craintes surmontées, il fallait plonger au coeur des mots. Une histoire s’est dessinée dans les méandres de mes synapses. d’étranges personnages ont déboulé, un décor s’est imposé, un voyage, des rêves, des désirs, des revenants, un début, un milieu et même une fin.

Le calme après la tempête.

Et finalement je ne suis pas mécontente d’avoir lâché du lest et de m’être laissée embarquer dans cette aventure légèrement agitée, colorée, vivante comme un dimanche à Bamako.

simon masnay

simon masnay

marie massiot

marie massiot

AUTOPORTRAIT (Novembre 2000)
JE perturbe les biographies pour les faire paraître ce qu’il est ou ce qu’il n’est pas et c’est indifférent MOSCOU fut cela ou autre chose, elle continue à devenir comme Berlin, Paris ou Lisbonne. LE TEMPS (et les situations) génèrent les JE. JE ne suis pas une autre, je suis surtout les autres. Mais c’est quand je ne suis ni moi ni autre que je suis le plus.

barbara mavro-thalassitis

barbara mavro-thalassitis

AUTOPORTRAIT (Février 2000)
BABA. MATRICULE : 2000448623221Z K B CODE : BIBI HOMO SAPIENS SAPIENS BABA DE SEXE FEMELLE ET D’ÂGE MOYEN VIT DANS L’HÉMISPHÈRE NORD DE LA PLANÈTE DANS UNE RÉGION RELATIVEMMENT PEU CIVILISÉE ET UN LIEU NOMMÉ TRESSAN (N’APPARAISSANT PAS SUR LES CARTES D’ÉTAT-MAJOR, MAIS ÉTANT DÉCRIT SOUVENT PAR L’HOMO SAPIENS SAPIENS BABA COMME UN TOUT PETIT VILLAGE DANS LE LANGUEDOC-ROUSSILLON, RÉGION PAUVRE DE LA FRANCE CONNUE POUR SON «PINARD») L’HOMO SAPIENS SAPIENS BABA N’A PAS D’ENFANTS BIEN QU’ÉTANT EN ÂGE DE PROCRÉER DEPUIS UNE BONNE DIZAINE D’ANNÉES. L’HOMO SAPIENS SAPIENS PRÉTEND QU’ELLE NE VA PAS FAIRE ÇA AVEC LE «PREMIER VENU», ET DES «PREMIERS VENUS» IL Y EN A EU UNE QUANTITÉ NON NÉGLIGEABLE DANS LA VIE DE L’HOMO SAPIENS SAPIENS BABA QUI A CONNU CERTAINES HEURES DE GLOIRE AUPRÈS DES HOMOS SAPIENS SAPIENS DE SEXE MÂLE. CECI DIT ON CONSTATE UN CERTAIN LAISSER-ALLER CHEZ L’HOMO SAPIENS SAPIENS DEPUIS SON EXIL À LA CAMPAGNE ET UN RALENTISSEMENT SENSIBLE DE SON ACTIVITÉ SEXUELLE CE QUI NE FACILITE PAS LA PROCRÉATION. L’HOMO SAPIENS SAPIENS BABA EST ISSUE D’UNE CLASSE SOCIALE RELATIVEMMENT AISÉE MAIS DEPUIS PEU. ELLE NE SAIT PAS GRAND-CHOSE DE SES ORIGINES AUSTRO-ITALO-GRECQUES. ELLE A GRANDI DANS LE SUD DE LA FRANCE DANS UNE MÉTROPOLE D’UN MILLION D’HABITANTS APPELÉE MARSEILLE. L’HOMO SAPIENS SAPIENS EST BONNE NAGEUSE. ELLE A DONC PU PRENDRE LE LARGE RELATIVEMENT TÔT POUR ÉCHAPPER À UNE MÈRE DOUCEMENT SECOUÉE (DE TYPE HYSTÉRO-MÉDITERRANNÉEN) ET UN PÈRE ABSENT. L’HOMO SAPIENS SAPIENS A UN FRÈRE PRÉNOMMÉ «BIBICHE» (PAR LA MÈRE), JEUNE HOMME D’UNE VINGTAINE D’ANNÉES AYANT DÉJÀ GÉNÉREUSEMENT ABUSÉ DE CERTAINS NARCOTIQUES ET DROGUES TRÈS RÉPANDUES SUR LA PLANÈTE TERRE. L’HOMO SAPIENS SAPIENS BABA SE DIT DANSEUSE CONTEMPORAINE C’EST-À-DIRE DE SON TEMPS. ELLE A UNE PROPENSION NATURELLE À SE JETER PAR TERRE SANS TROP S’ENDOMMAGER PHYSIQUEMENT. CE QUI LUI PERMET D’ÉVACUER CERTAINS TROUBLES PSYCHIQUES DE LA PETITE ENFANCE. L’HOMO SAPIENS SAPIENS A UN CARACTÈRE PLUTÔT INSTABLE. PEU D’ÉTATS D’ÂME. PLEURE PEU ET RIT À GORGE DÉPLOYÉE QUAND ELLE A UN COUP DANS LE NEZ. L’HOMO SAPIENS SAPIENS FUME BEAUCOUP TROP POUR SON ASTHME ET COMPTE TENU DE SON ACTIVITÉ PHYSIQUE. ELLE PRÉTEND S’ARRÊTER TOUS LES PREMIERS LUNDIS DU MOIS MAIS N’Y PARVIENT PAS EN RAISON D’UNE DÉFAILLANCE CHRONIQUE DE SA PERSÉVÉRANCE. L’HOMO SAPIENS SAPIENS BABA A CONTRACTÉ DIVERSES MALADIES DANS L’ENFANCE : ROUGEOLE, RUBÉOLE, SCARLATINE, COQUELUCHE, VARICELLE, OREILLONS, OTITES, ET BRONCHITES CHRONIQUES. ELLE EST SUJETTE AUX OCCLUSIONS INTESTINALES À RÉPÉTITION. L’HOMO SAPIENS SAPIENS S’EST RÉCEMMENT FRACTURÉ LE PIED EN RÉCEPTIONNANT UN RADIATEUR EN FONTE DE 200 KILOS SUR LE PREMIER MÉTATARSIEN GAUCHE. L’HOMO SAPIENS SAPIENS EST BRANCHÉE SUR UN “DATAVEINE”, SORTE DE POTENTIOMÈTRE À 220 VOLTS TOUS LES MATINS RUE DE PRONY. NATHALIE, SA KINÉSITHÉRAPEUTE ATTITRÉE PRÉTEND QUE SON ÉTAT S’AMÉLIORE DE JOUR EN JOUR ET QU’ELLE POURRA DE NOUVEAU SE JETER PAR TERRE DANS TOUS LES SENS AFIN DE SOULAGER SES TROUBLES DE LA PETITE ENFANCE. NATHALIE EST TRÈS DOUCE ET PROFONDÉMENT OPTIMISTE. ELLE A L’ART ET LA MANIÈRE DE RASSURER L’HOMO SAPIENS SAPIENS BABA QUI EST SOUVENT SAISIE DE CRISES D’ANGOISSE RELATIVES À L’ÉTAT DE SON PIED GAUCHE. L’HOMO SAPIENS SAPIENS BABA EST PLUTÔT DU TYPE RÉSISTANT À LA DOULEUR PHYSIQUE ET MORALE MAIS A UNE FÂCHEUSE TENDANCE À SOMATISER. L’HOMO SAPIENS SAPIENS BABA AIME TOUT PARTICULIÈREMENT LA CRÈME DE MARRONS LES BAINS CHAUDS SON NOUVEAU FIANCÉ FUMER LE MATIN APRÈS SA PREMIÈRE GORGÉE DE CAFÉ LA VOIX DE BILLY HOLLIDAY LES CERISES SUR L’ARBRE L’ODEUR DES LILAS AU PRINTEMPS LE SOURIRE DE BEN GAZARA LE CIEL BLEU DE MARSEILLE VENISE . NEW-YORK . ATHÈNES ON LA DIT TÊTUE ET ASSEZ MAL ÉDUQUÉE. PLUTÔT BRAVE FILLE ET RELATIVEMENT INOFFENSIVE. ELLE NE REPRÉSENTE PAS CE QU’ON POURRAIT APPELER UN DANGER POUR L’HUMANITÉ. RAPPORT DU 1ER MARS 2000 AGENT N° 2367849BVD1418 CODE TOTO

ana mendes

ana mendes

Portugal
AUTOPORTRAIT (Novembre 2001)
Non, mon prénom n’est pas Lucka et je n’habite pas au deuxième étage. Mon nom est Ana Mendes et je suis née dans la ville de Tomar en 1973, où j’ai débuté dans le domaine du journalisme. Plus tard, j’ai étudié la Communication Sociale à l’Université de la Beira Interior. Et ce fut en ce lieu, le plus haut du Portugal, la Serra da Estrela (la Montagne de l’Étoile), que la « boule de neige » a littéralement commencé : c’est alors que j’ai entrevu les petits méandres de la communication ! J’ai commencé par travailler en tant que copywryter dans la ville de Porto, où j’ai vécu 6 ans. Ensuite, je suis arrivée dans un nouveau port, Londres, où je vis actuellement ! Mon premier livre a été édité chez Ulmeiro en 2001 et s’appele « Adieu, à bientôt ». Et c’est ainsi !

edilberto mendes

edilberto mendes

Ceara - Brésil BIO (Mai 2005)
Après des études de journalisme, il se spécialise en théorie de la communication et de l’image à l’Université du Ceará (Nordeste brésilien). Professeur à la Fanor (faculté du Nordeste), il est l’auteur de manuels d’histoire et de géographie. Dramaturge formé à l’Instituto Dragão do Mar de Arte e Indústria Audivisual do Ceará. Membre fondateur du Groupe Péripéties dramaturgiques et recherche théâtrale. En 2003, il est en résidence au Royal Court Theater de Londres, pour un stage de quatre semaines réunissant 15 auteurs de 15 pays différents. Cette même année, il adapte et co-dirige le spectacle «Quanto Custa o Ferro», inspiré d’une pièce de Bertold Brecht, pièce co-produite avec le groupe Baguá. Depuis 2004, il tient une chronique pour le journal O Povo ainsi qu’une rubrique de critique théâtrale.

claudia mendez-becker

claudia mendez-becker

AUTOPORTRAIT (Février 1998)
Je ne me vois pas. J’entends une voix résonner qui est la mienne, mais ce n’est pas celle que vous entendez. La silhouette que vous voyez n’est pas celle que j’imagine. Le visage que je vois au miroir s’apprête, me joue des tours, me fait tourner en bourrique, mais à la longue ce n’est pas très intéressant. Le visage que vous voyez vous regarde, je veux dire que cela ne me regarde pas.

florent meyer

florent meyer

AUTOPORTRAIT (Février 2000)
Auteur non pas de hauteur, plutôt collecteur de riens, des poussières laissées dans les recoins. Comédien pour son métier . Metteur en scène, pour mettre en voix, mettre en formes ce qui peut-être ne s’entend pas, ne se voit pas. Parisien. Par goût du sien pari !

jean-paul michallet

jean-paul michallet

PORTRAIT par Doumée DAVIDSON (Février 2001)
Caréné comme un dieu Hermès aux pieds ailés Cylindré Du silence, trois petits points, du temps Contact, vroom. Je n’ai plus revu l’écran endiablé Dansant de mots. L’essuie-glace arrière en panne Debout, assis, la panne l’écran endeuillé Du temps encore, du silence, du souci vitres ouvertes Je m’imagine roulant immobile l’antenne frémissante et la radio à fond Silence trois petits points Et puis du temps du temps.

zanina mircevska

zanina mircevska

Ljubljana - Slovénie - photo : Igor Basevski
AUTOPORTRAIT (Mai 2008)
Rhinocéros aux yeux bleus. Tout le long du jour, je nage dans un verre de Rothschild. Tout le long du jour, j’avale de la glace et vomis du feu. La nuit, je me transforme en dragon, et j’attends… J’attends… Quoi ? Qu’entendez-vous par j’attends… ? Moyen de transport : un étalon arabe noir.

manuel molins

manuel molins

Espagne
AUTOPORTRAIT (Mai 2008)
Quand j’étais petit on me qualifiait de « petit diable », et c’est peut-être pour ça que j’aime tellement le théâtre, car le démon m’a appris plusieurs pistes pour rire et pour pleurer ; il m’a appris à me questionner sans jamais en être effrayé, à me passer d’orthodoxies et à voler avec des libelulles sorcières dans les nuits les plus tristes. Et c’est peut-être aussi grâce à lui que j’ai un nez puissant, des yeux inquiets et que je n’aime pas du tout me regarder dans les glaces. Comme un vampire, je laisse les autres s’y maquiller ou s’y dépeindre, et je puis ainsi prendre plaisir au magnifique carnaval, au grand fleuve secret que sont les gens : Nous. J’aime la poésie et je déteste la pédanterie. Parce que la poésie c’est l’éclat de rire du démon, c’est son pet le plus fétide contre le politiquement correct, le rideau du théâtre où les rêves gémissent - tel que le voulait Lorca - , le lit où je baise avec Euripide, Arlequin ou Molière, tandis que Shakespeare nous regarde. Va, laisse-le regarder : ma queue n’appartient qu’au diable.

gilles moraton

gilles moraton

PORTRAIT par Loïc FLAMENG (Février 2001)
Aux sens propres de tous les spectacles, je constate sur l’arbre effeuillé les erreurs de tous, sans obstacles. La nature, dans mes mains, ne se révolte plus, encense mon regard hiératique. Je romps avec les miracles... Plus rien, seul, et diabolique. Moi... Cet homme qui remplace ses gestes et ses danses volées aux bacchantes. Maintes plaintes m’ensevelissent, je pèse mes nerfs, de peur transcendantale, me, comme aux limbes, plonge dans le cylindre de l’ombilic, et, des fois, j’écris. D’un mouvement simple j’effleure et déflore des personnages qui témoignent de ma folie.

régis moulu

régis moulu

AUTOPORTRAIT (Juillet 2002)
Régis Moulu, auteur dramatique : Ses yeux créèrent Verdun la Paix en 1968. Depuis il chausse du 43 et ça l’embrouille (aveu rare). Au hasard, ce que les autres disent de lui : il est inconnu (comprendre mystérieux), il semble complexe (comprendre charmant), et finit toujours par retomber sur ses pattes (comprendre deux bras et deux jambes) mais a d’autres cerveaux.

diaga m’bass seck

diaga m’bass seck

Sénégal
AUTOPORTRAIT (Février 2005)
Je parcours le champ éternel des songes Dont les boutures non encore écloses Murmurent au poète le secret de leur floraison Par les yigs, les yags Je zig dans le zag Zag dans le zig Zig zag sans trêve J’alterne les brèves Syncope le zig Zag dans le rêve Faisant miens la blessure ainsi que le baume J’exhume les maux contenus dans les mots Chantre de l’éternité du jouir J’entonne le chant de mes évasions Afin d’inscrire mon empreinte Sur la partition du monde.